New Delhi « prend des mesures de suivi nécessaires » concernant les États-Unis Allégations de complot d’assassinat

Le 29 novembre, dans un document déposé en cour, des procureurs américains ont affirmé qu’un « haut responsable opérationnel » du gouvernement indien ait ordonné à Nikhil Gupta, un citoyen indien, d’assassiner un séparatiste sikh à New York en mai. Même si la cible présumée du prétendu complot de meurtre n’était pas nommée dans le document, selon le Washington Post, cet individu était Gurpatwant Singh Pannun, un avocat basé aux États-Unis pour un groupe séparatiste sikh. Le 22 novembre, le Financial Times (FT) a révélé que les États-Unis avaient « déjoué un complot visant à assassiner » M. Pannun, double citoyen canadien et américain.



M. Pannun était un associé de Hardeep Singh Nijjar, un Canadien sikh qui a été tué à Surrey, en Colombie-Britannique, en juin 2023. Au mois de septembre, Justin Trudeau, premier ministre du Canada, a déclaré publiquement que le gouvernement canadien avait « des allégations crédibles » pour l’implication potentielle du gouvernement indien dans ce meurtre.

 

Disparité des réponses

New Delhi a affirmé que les allégations canadiennes étaient « non corroborées », a retiré l’immunité diplomatique de 41 diplomates canadiens et interrompu les services de traitement de visa pour les Canadiens souhaitant voyager en Inde. Signe d’une légère amélioration des relations bilatérales, les services de visa ont repris la semaine dernière. Lors d’une entrevue récente avec CTV News, le haut-commissaire indien au Canada, Sanjay Kumar Verma, a maintenu la position de son gouvernement quant au caractère « motivé et absurde » des allégations du Canada. New Delhi a jusqu’à présent refusé de coopérer avec Ottawa dans l’enquête sur la mort de M. Nijjar.



En contraste, en répondant au rapport du Financial Times, un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Shri Arindam Bagchi, a reconnu que les États-Unis avaient « partagé certains renseignements » sur l’affaire et que l’Inde prenait « les mesures de suivi nécessaires ».

 

Des limites imposées

Dans son entrevue avec CTV, M. Verma a attribué les réponses divergentes de son gouvernement aux allégations du Canada et des États-Unis à la spécificité des renseignements partagés, soulignant que l’affaire criminelle des États-Unis était beaucoup plus avancée et que les « données » fournies par les États-Unis sont « juridiquement présentables », alors que le Canada n’a pas divulgué de tels renseignements.



Des sources du gouvernement canadien ont affirmé au Globe and Mail que la preuve comprend également des communications diplomatiques indiennes obtenues par le Service canadien du renseignement de sécurité. M. Verma soutient que ces communications sont sous protection diplomatique et qu’elles ne peuvent donc pas être utilisées comme preuve devant un tribunal ou divulguées publiquement. Des analystes canadiens suivront de près l’évolution des enquêtes menées en Colombie-Britannique et à New York, ainsi que leur impact sur les relations diplomatiques entre le Canada et l’Inde et entre les États-Unis et l’Inde.



En attendant, un sondage de Nanos publié en octobre montre que 74 % des Canadiens croient à la déclaration de septembre de Justin Trudeau. Selon le même sondage, 57 % des Canadiens voudraient aussi voir la réduction des tensions bilatérales entre le Canada et l’Inde au moyen de la diplomatie.