Taïwan : deux visites à la fois

La présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, s'est envolée mercredi pour New York, où elle a transité pour se rendre au Belize et au Guatemala, deux pays (sur les douze au monde, plus le Vatican) qui entretiennent des relations diplomatiques officielles avec Taïwan.

Mme Tsai devrait rencontrer le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy à Los Angeles le 5 avril, une éventualité qui a mis Pékin en émoi. Un porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises de la Chine a promis « des contre-mesures résolues » si la rencontre avait lieu. Il s'agirait de la première fois qu'un parlementaire américain rencontre un président taïwanais sur le sol américain.   

Tsai aux États-Unis et Ma en Chine

Il s'agit du septième passage de Mme Tsai aux États-Unis en tant que présidente taïwanaise. De plus, son voyage en Amérique centrale intervient quelques jours seulement après que le Honduras a rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan au profit de la RPC. Le Honduras est le neuvième pays à rompre ses liens avec Taïwan depuis l'entrée en fonction de Mme Tsai en 2016.

Parallèlement, l’ancien président taïwanais, Ma Ying-jeou, effectue lui-même un voyage historique. Membre influent du Guomindang, M. Ma s'est rendu en Chine en début de semaine. Il s'agit du premier voyage d'un ancien dirigeant taïwanais en Chine depuis la retraite du Guomindang à Taïwan en 1949. Le Guomindang, principal parti d'opposition de Taïwan, favorable à Pékin, espère que la visite de M. Ma apaisera les tensions entre Taipei et Pékin.

Lors d’une réunion à Wuhan avec le chef du Bureau des affaires taïwanaises de Pékin, M. Ma a déclaré qu’il avait vu « une hostilité croissante de la part des gens de l'autre côté du détroit ».

Des décisions à venir dans le cadre du PTPGP ?

Quand les choses se seront tassées après ces deux visites, Taïwan se concentrera probablement sur le commerce : les médias ont rapporté hier que le Royaume-Uni recevrait bientôt le « feu vert » pour adhérer à l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).

L'éventuelle adhésion du Royaume-Uni remet sur le devant de la scène les demandes d'adhésion au PTPGP de la Chine et de Taïwan, qui sont bien plus épineuses, ce qui nécessite de délicates manœuvres diplomatiques de la part des membres du PTPGP et des candidats à l’adhésion.