Une mise au point sur la défense met en garde contre une Chine « qui s’impose de plus en plus » et promet d’intensifier les activités dans l’Indo-Pacifique

Aujourd’hui, les dirigeants du Japon, des Philippines et des États-Unis se réunissent à Washington dans le cadre d’un sommet trilatéral historique. La rencontre survient alors que la Chine et les Philippines se disputent en mer de Chine méridionale et que les États-Unis s’efforcent de renforcer leurs liens avec les États susceptibles de contrebalancer l’influence de Beijing dans la région.

Le Japon constitue un élément clé de cette stratégie, et la déclaration conjointe des membres de l’AUKUS lundi dernier a confirmé que les trois alliés envisageaient de collaborer avec le Japon dans le cadre de projets de technologie avancée relevant du deuxième pilier.

Le Canada a confirmé vouloir adhérer à l’AUKUS et s’est efforcé cette semaine de renforcer ses propres capacités de défense en publiant une mise à jour de 45 pages intitulée « Notre Nord, fort et libre », attendue depuis longtemps. Ce document prévoit une augmentation des dépenses de défense de 8 milliards $ CA au cours des 5 prochaines années et donne un aperçu de la réflexion stratégique actuelle du Canada sur l’Arctique, l’Euro-Atlantique et l’Indo-Pacifique.
 

L’Arctique au centre de l’attention alors que les dépenses augmentent

La mise à jour met particulièrement l’accent sur l’Arctique, qui est dans le radar de la Russie et de la Chine, en précisant que des navires chinois cartographient et collectent des données dans l’océan Arctique.

Ottawa prévoit que les dépenses de défense du Canada atteindront 1,76 % du PIB d’ici 2029 ou 2030, ce qui est encore inférieur à l’objectif de 2 % fixé par l’OTAN. De plus, une grande partie des nouvelles dépenses est mise en suspens jusqu’après les prochaines élections fédérales du Canada.
 

Le défi chinois

Le Canada gérera sa relation de défense avec la Chine « de manière ciblée », selon la mise à jour, particulièrement en ce qui concerne le commerce, la navigation et le survol, la non-prolifération nucléaire ainsi que les droits de la personne, ce qui fait allusion aux différends passés et actuels avec Beijing.

Le paragraphe le plus direct du document affirme que la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran partagent un mépris pour « la souveraineté, la non-intervention, la sécurité humaine et le commerce libre et ouvert », et que par leurs actions, ces pays normalisent le recours à « la violence, à la coercition et à l’intimidation ».

Parallèlement aux investissements du gouvernement dans l’IA annoncés la veille, la mise à jour affirme que l’IA transformera la guerre conventionnelle et fait remarquer que Beijing accélère son adoption de technologies en matière de sécurité et de défense, parfois « au détriment de la sécurité économique et militaire du Canada ».