Dimanche, le premier ministre japonais Ishiba Shigeru a annoncé sa démission, déclarant lors d’une conférence de presse que le moment était « opportun » pour se retirer après la conclusion, le mois dernier, des négociations commerciales substantielles avec les États-Unis.
À présent, la quatrième économie mondiale doit affronter un mois décisif marqué par l’incertitude et l’absence de leadership. Le successeur d’Ishiba Shigeru hérite d’une relation tendue avec les États-Unis, d’un rapport avec une Chine audacieuse et d’une préoccupation grandissante au sein de la population concernant l’inflation, l’immigration et le coût de la vie.
Le premier ministre Ishiba, ancien ministre de la Défense, est resté en fonction moins d’un an. En octobre passé, son parti a connu une défaite écrasante aux élections de la Chambre basse japonaise. La défaite électorale subie en juillet dernier semble avoir scellé son sort. Le Parti libéral démocrate (PLD) et son allié plus récent, le parti Komeito, n’ont remporté que 47 des 125 sièges disputés, ce qui constitue le pire résultat de la coalition depuis la fin des années 1990. La majorité parlementaire a été perdue.
Dans sa conclusion préoccupante de dimanche, le premier ministre a fait remarquer qu’après avoir vu les dirigeants de la Chine, de la Corée du Nord et de la Russie lors d’un défilé militaire à Beijing la semaine dernière, « [il] ne [peut s’empêcher de s’inquiéter] de la détérioration future de la sécurité mondiale ».
Lutte à la succession
Ishiba Shigeru a remplacé Kishida Fumio, qui a démissionné à l’automne dernier à la suite d’une série de scandales. Le PLD choisira un nouveau chef le 4 octobre, qui deviendra probablement premier ministre après un vote parlementaire. (Les partis d’opposition pourraient toutefois s’unir pour soutenir un autre candidat.)
Selon Nikkei, les successeurs les plus probables comprennent le ministre japonais de l’Agriculture, Koizumi Shinjiro, et Takaichi Sanae, qui, si elle était élue, serait la première femme à devenir première ministre du Japon. Mme Takaichi a perdu contre M. Ishiba lors d’une course très serrée à la chefferie du PLD en 2024. Elle a été élue pour la première fois à la Chambre basse japonaise en 1993 et a, depuis lors, occupé divers postes ministériels. Hayashi Yoshimasa, secrétaire général du cabinet d’Ishiba Shigeru, est également en lice pour succéder au premier ministre sortant. Ce poste correspond à peu près à celui de vice-premier ministre.
Dans l’immédiat, l’absence de leadership au Japon pourrait entraîner un report des décisions législatives et compliquer un automne déjà bien rempli sur le plan diplomatique. Au cours des deux prochains mois, il est notamment prévu que le chef d’État japonais assiste aux sommets de la Coopération économique Asie-Pacifique et de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, et reçoive une visite très importante du président américain Donald Trump.
Une dynamique en marche entre le Canada et le Japon
Le Japon est le quatrième partenaire commercial du Canada et un partenaire clé en matière de sécurité et de défense. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand, s’est rendue à Tokyo en juillet, où elle a rencontré son homologue japonais. Les deux ministres ont mis l’accent sur l’importance de la « collaboration bilatérale en matière de sécurité nationale et économique, notamment dans le secteur de l’énergie ».
Selon Reuters, l’Alberta est en « pourparlers préliminaires avec plusieurs raffineurs de pétrole brut japonais » concernant une éventuelle coentreprise énergétique. L’accord prévoit la construction par la province d’infrastructures permettant aux entreprises japonaises de traiter le pétrole brut en Alberta.